Bollywood au service des hindous extrémistes dans la promotion de l'islamophobie
Seyed Ali Mujtaba, journaliste indien, dans une note publiée sur le site de Counter Current, a abordé la présentation des musulmans dans le cinéma indien et a écrit : « Ces dernières années, le cinéma indien a produit des films qui incitent à la haine. Les films The Kashmir Files (2022), Padmaavat (2018), Lipstick Under My Burqa (2016), Tanhaji (2020), et plus récemment Farhana's Kerala Story (2023), sont des films qui accusent la communauté musulmane indienne de suivre une religion barbare, cruelle, violente et non civilisée, et causent des dommages permanents à l'ensemble du tissu social de l'Inde.
De tels films servent les desseins du RSS (groupe militant extrémiste hindou) et du BJP pour créer un « Hindu Rashtra » (un pays hindou) où les musulmans seront des citoyens de troisième classe avec des droits limités.
Auparavant, Bollywood faisait des films qui promouvaient la fraternité entre hindous et musulmans, et l'harmonie communautaire. Ces films étaient exonérés de taxes par le gouvernement, pour promouvoir les valeurs de la Constitution indienne. Maintenant, la tendance à Bollywood, est de faire des films qui encouragent la haine et les divisions dans la société, et diabolisent les musulmans. Un autre but est de détourner l'esprit des gens des vrais problèmes comme le chômage et les problèmes économiques. Les médias nationaux jouent un rôle important dans la promotion de ces films et dans le changement du discours politique du pays. Au lieu de parler d'économie ou d'autres questions importantes, les médias préfèrent oublier les vrais problèmes et se concentrer sur le film anti-islamique qui vient de sortir.
Lors de la campagne électorale dans l'État du Karnataka, le Premier ministre Narendra Modi a ouvertement promu le film « The Kerala Story » qui selon lui, montre l'horrible vérité du terrorisme. Plusieurs politiciens du BJP ont également soutenu le film exempté d'impôt dans les États dirigés par le BJP. En conséquence, le film a rapporté des millions de dollars. La même chose peut être dite à propos de « L'affaire du Cachemire » qui a rapporté d'énormes sommes d'argent et polarisé avec succès, la société indienne.
Ces films servent à falsifier la compréhension de l'histoire par le public, et à faire pression sur les gens au nom de l'agenda politique majoritaire du parti au pouvoir. Quant au film « The Kashmir Files », le film accusait les musulmans du Cachemire, alors qu'en fait ils avaient protégé la minorité hindoue. L'histoire de Kerala prétend que 32000 femmes hindoues ont été converties à l'islam et envoyées en Irak et en Syrie, pour servir les extrémistes (Daesh) qui y combattent. En réalité, seules 3 femmes étaient impliquées dans cette affaire dont deux musulmanes et une hindoue convertie à l'islam.
Une autre tendance inquiétante est le rôle des membres du Comité de censure dans la diffusion de films antimusulmans. Auparavant, le Comité de censure interdisait la projection de tels films mais maintenant, en vertu de la loi BJP, ces films sont autorisés. La haine provoquée par ces films entraine une augmentation de l'islamophobie dans le pays, et cela peut être qualifié d'activité antinationale.
Ces films creusent un fossé dans la société, et une atmosphère de haine dans la société indienne.
Les citoyens indiens voient la couleur changeante du cinéma indien mais personne n'ose élever la voix pour protester contre cette tendance dangereuse. C'est l'amère réalité de l'Inde contemporaine ».
